Les Riders au bout du monde

Si vous avez bien suivi nos billets de blog, vous savez certainement que les Riders sont venus à bout de la Carretera Austral et que le voyage continue, dans un premier temps, à l’extrémité méridionale du continent sud-américain. C’est ainsi que nous débarquons à Puerto Natales, après 40h de trajet en ferry sans relief particulier, les dégustations régulières de chocolats suisses gentiment envoyés par colis à l’autre bout du monde par nos familles mises à part. Le programme des prochains jours est moins chargé qu’à l’accoutumée en termes de kilomètres à vélo : nous avons prévu d’aller visiter à pied le parc national de Torres del Paine. 8ème merveille du monde pour certains, attrape-touristes pour d’autres, difficile de démêler le vrai du faux et c’est avec une certaine appréhension que nous lâchons une petite fortune pour nous procurer nos billets d’entrée. Mais les Riders se mettent très vite d’accord que le jeu en vaut la chandelle. Imaginez un Chilien qui débarque dans le Haut-Valais et qui n’irait pas voir le Cervin ou le glacier d’Aletsch : impardonnable.

C’est donc avec enthousiasme que nous embarquons à 7h du matin dans un car touristique à destination du parc. Lorsque nous arrivons à proximité, nous sommes bien obligés d’admettre que cela en valait la peine. Peu d’endroits au monde sont aussi photogéniques que celui-ci, même si la marche de quelques heures jusqu’au point de vue principal n’a rien d’agréable : c’est l’autoroute à touristes, et on marche dans un fond de vallée sans rien voir de spécial. Pour couronner le tout, Maxime souffre des jambes et doit serrer les dents pour arriver au fameux Mirador. Heureusement que les Torres sont là pour nous accueillir !

Si les tours sont impressionnantes, le reste du parc est lui aussi superbe :

Suite à notre découverte du parc, nous préparons nos plans pour la suite. Les prochains jours s’annoncent radieux, mais la petite ville de Puerto Natales ne dispose pas d’une offre culturelle et de divertissement démesurée. Une autre marche dans les environs, un café-ludothèque et un restaurant italien nous occupent bien quelques après-midis, mais de manière générale, il faut bien admettre que les Riders s’ennuient un peu et trépignent à l’idée d’attraper leur avion pour continuer leur périple sous d’autres cieux. Nous maudissons les gouvernements chiliens et argentins pour leur approche frileuse vis-à-vis des frontières, mais comme on dit souvent en Patagonie, eso es. Des ateliers multiples de préparation de cookies viennent remplir les journées et les ventres. On en profite aussi pour se reposer, lire, écrire ou appeler nos proches. Ces journées de transition font aussi partie d’un tel voyage ! Le voyage à vélo nous a habitué à être sans cesse en mouvement durant les derniers mois, et ce retour à un quotidien moins stimulant semble parfois barbant.

Lors de notre périple, nous avons souvent rencontré des personnes nous disant « Ah, mais qu’est-ce que j’aimerais faire un long voyage comme le vôtre, c’est génial !» . Nous sommes obligés de vous mettre en garde : la dynamique d’un voyage à vélo en totale autonomie de quelques mois n’a pas grand-chose à voir avec celle d’un voyage de 2 semaines pour des vacances d’agrément. En plus des conditions de confort relativement spartiates induites par le choix de l’autonomie complète (c’est-à-dire : pas d’hôtel ni de restaurant en règle générale !), il faut compter avec des temps faibles, avec la sensation de n’être jamais vraiment à la maison, avec l’usure mentale liée à la répétition, et avec la redéfinition du concept de «sphère intime». Si toutefois vous êtes prêts à affronter ces quelques obstacles, alors le voyage à vélo vous le rendra au centuple. Peu d’autres types de voyage vous procureront de telles sensations de liberté et les heures passées à pédaler à l’autre bout du monde vous permettront aussi de réfléchir à bien des sujets.

Mais retournons à nos moutons et à nos cookies patagoniens. Il est temps pour les Riders de quitter Puerto Natales pour rejoindre Punta Arenas, ville d’une centaine de milliers d’habitants d’où des avions nous emmèneront plus au Nord. Punta Arenas n’a absolument rien de spécial ni de mémorable ; en revanche, une petite île située à proximité sert de refuge estival pour des petits pingouins. Nous profitons d’une journée où le vent ne souffle pas trop fort pour embarquer sur un bateau touristique et nous promener au milieu des pingouins et des mouettes sur cet îlot sympathique.

C’est chez Felipe, notre hôte Warmshower brésilien établi à Punta Arenas, que nous préparons nos affaires pour notre prochaine destination. C’est aussi dans le salon de Felipe, avec une vue magnifique sur le détroit de Magellan, que le quatuor se (re)transforme en trio : Léo repart en effet pour la grisaille de la fin de l’hiver suisse. Maëlick, Maxime et Antoine n’auront donc plus à supporter ses râleries sur l’état des routes, leur pente ou la texture du porridge matinal lorsqu’ils rouleront sous le soleil du désert de l’Atacama ! Le Nord du Chili sera aussi l’occasion pour les 3 mousquetaires de se remettre à l’astrophotographie sous des cieux purs et sans nuages. La suite au prochain numéro…

4 commentaires sur « Les Riders au bout du monde »

  1. Hello les amis, pour finir, je sais que vous n êtes que deux…
    C est du bonheur de vous savoir heureux et plein d’allant .
    Parfois, à velo on se décourage, mais cette route australe, ce fût je pense, du pur bonheur !!
    C est trop beau, d être là, dans un décor pareil !
    Je suis heureux pour vous que vous ayez vécu ça !
    L aventure continue… où êtes vous en ce moment ?
    Je vous embrasse bien fort!
    Olivier

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  2. Merci une fois encore de partager cette aventure avec ses hauts et ses bas. On se sent avec vous le temps d’un article. Même si j’ai droit aux infos en avant-première, c’est toujours un plaisir de suivre votre périple sur votre blog.
    Je vous envoie plein de force de l’autre bout du monde et vous souhaite une magnifique suite de voyage.
    Et j’attends avec impatience le prochain episode ;-).
    Bon vent!

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  3. Salut les mousquetaires, salut le prénommé Antoine,
    Enfin de vos nouvelles ! Je commençais à m’interroger sur ce long silence. Ravie de vous lire, je vois que l’aventure se poursuit, le moral semble bon et les photos partagées nous permettent à notre tour d’apprécier ces magnifiques paysages. Merci pour le partage.
    Actuellement mon coeur voyage avec vous et également avec Aline et Olivier qui, partis le 12 mars en kayak depuis Yverdon, se trouvent maintenant à Amsterdam. (voir : chasseursdhorizon.com)
    Tout plein d’amitié pour vous. Que l’aventure continue à être belle et joyeuse.
    Danièle

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  4. Muchos Pastelles en la Patagonia. Que lindo los Torres. Eso me falta. Necesito volver. Mucho tiempo en el ferry….40 horas. Pronto van a ver que la Atacama no es el desierto más secco del mundo…y si me recuerdo correcto también corona espera…

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