Après avoir parcouru les quelques 160 kilomètres séparant San Pedro de la frontière argentine de Jama, il est temps d’affronter l’épreuve tant redoutée du passage de douane. Si ces derniers jours ont été marqués par un sentiment de légèreté et de liberté, à écumer les volcans, lagunes et salars perchés sur l’altiplano chilien, l’arrivée au poste de frontière nous remet rapidement les pieds sur terre. On vous plante le décor: une interminable file de camions attendant leur autorisation pour poursuivre leur chemin, un personnel du système sanitaire incompétent ainsi que des employés de douane travaillant cinq minutes toutes les deux heures… autant vous dire que le Paso de Jama est l’endroit rêvé pour y passer un dimanche en bonne compagnie ! En plus de cela, nous abordons cette étape avec une certaine appréhension: le flou autour de l’actuel état d’ouverture des frontières chiliennes et argentines, les informations contradictoires obtenues auprès des consulats, policiers et douaniers, notre récente contamination du Covid… Nous ne sommes pas des plus confiants au moment d’aborder le premier des six guichets à visiter avant de fouler le sol argentin. Surtout, un refus serait synonyme de retour à San Pedro qui n’est pas la porte d’à côté, et constitue donc un scénario que nous voulons éviter à tout prix. Sans entrer dans les détails, c’est après plus de cinq heures d’attente, un test antigénique hors de prix et l’obtention des six tampons sur une fiche en papier s’apparentant à une grille de loto que nous sommes enfin autorisés à franchir la frontière. Même si notre quota de patience en a pris un sacré coup, c’est avec une grande motivation que nous effectuons nos premiers coups de pédale sur sol argentin. Nombreux sont les voyageurs qui nous ont présenté l’Argentine comme un pays à visiter absolument, alors nous avons hâte d’y passer du temps !
Notre enthousiasme s’essouffle rapidement lorsqu’en plein milieu d’une interminable ligne droite comme l’on en parcourt tant dans cette région, un vent de face décide de s’installer. Il est déjà tard et nous nous résolvons alors à rendre les armes aux abords de ce faux-plat montant afin de pouvoir profiter des derniers rayons de soleil avant la nuit, assurément glaciale à de telles hauteurs. Malheureusement, aucun abri digne de ce nom ne s’offre à nous et c’est avec un canal d’évacuation des eaux passant sous la route que nous nous protégerons du vent. On pourrait rêver mieux comme première nuit en Argentine !



Au réveil, l’air est encore bien frais et notre eau ainsi que la tente sont encore gelées ! C’est seulement après que la chaleur du soleil ait réchauffé l’atmosphère que nous nous mettons en selle dans le but de rejoindre Susques, premier village argentin après la frontière. Nous arrivons rapidement à destination et avons donc l’occasion de découvrir ce pueblo et ses habitants dans l’après-midi. Après avoir passé presque quatre mois au Chili, nous sommes tout curieux de pouvoir découvrir un nouveau pays et de s’imprégner d’un nouveau mode de vie. Nous parcourons alors les ruelles du villages en scrutant les diverses tiendas et gargottes afin de voir ce qu’il s’y vend, comme à notre habitude lorsque nous débarquons dans un nouveau lieu. Le bilan de ce premier aperçu est plutôt réjouissant: d’abord, nous constatons que les prix de la nourriture et des hébergements sont tout-à-fait abordables. Nous pourrons donc nous offrir hôtels et restaurants tout en restant dans le budget. Ensuite, nous sommes frappées par la curiosité et la sympathie des Argentins que l’on croise dans la rue. Nous nous faisons aborder de tous les côtés et prenons un grand plaisir à répondre à leurs interrogations à propos de notre voyage. C’est dans cette bonne humeur que nous nous mettons à la recherche d’un hospedaje afin d’y prendre une douche bien méritée et nécessaire après plusieurs jours de bivouac. Une fois n’est pas coutume, nous peinons à communiquer avec la dueña de l’établissement; il n’est pas rare que dans ces petits villages reculés, les personnes âgées maîtrisent davantage le Quechua que l’Espagnol rendant le dialogue plutôt difficile.

Nous obtenons finalement une modeste chambre qui fera parfaitement l’affaire et découvrons avec plaisir que nos voisins de chambre sont également des cyclos ! C’est un couple d’Argentins parti depuis plus de 6 ans d’Alaska en direction d’Ushuaïa. On en profite pour échanger avec eux et bénéficions de leurs conseils pour mettre la main sur une carte SIM locale ainsi que le fameux Blue Dollar. En effet, l’Argentine a la particularité de posséder une sorte de marché parallèle permettant aux touristes étrangers de changer leur monnaie à un taux deux fois supérieur au taux officiel, rendant le coût de la vie encore moins cher. Pour ce faire, il suffit d’utiliser les services de Western Union dont les multiples bureaux présents jusque dans les villages les plus reculés témoignent de la fréquence de cette pratique. C’est donc avec le porte-monnaie et le ventre pleins que nous regagnons notre lit en vue de se reposer pour l’étape du lendemain. Au programme, une petite côte puis un long faux-plat descendant menant sur les Salinas Grandes, vaste étendue de sel figurant parmi les attractions touristiques phares de la région. Sur le papier, cette étape a tout pour plaire: une petite montée pour bien se mettre en jambe en bénéficiant de la fraîcheur de la matinée puis une arrivée tout en douceur sur ce que l’on pourrait décrire comme le petit frère du fameux Salar d’Uyuni. La réalité sera tout autre, la faute en grande partie au vent de face qui a décidé d’y mettre son grain de sel. Notre allure en est fortement ralentie et à ce rythme-là, nous avons le temps de prendre pleine conscience de ce qui nous entoure. Malheureusement, nous ne sommes pas gâtés. Nous pédalons sur d’interminables lignes droites où les paysages monotones ne défilent que trop lentement. Pour ne rien arranger à cela, les bords de routes sont jonchés de cadavres d’ânes sauvages en putréfaction facilement identifiables par leur odeur fortement désagréable. Il faut avouer que depuis notre départ de Suisse, nous sommes quotidiennement témoins de l’impact des routes et du trafic sur la faune et il n’est pas rare que nous devons donner un brusque coup de guidon afin d’éviter un cadavre d’oiseau, de vigogne, de renard ou autre animal en tout genre. Mais revenons-en à des choses plus réjouissantes: les kilomètres défilent lentement mais sûrement et les Salinas Grandes approchent à grands pas. Nous avons hâte de découvrir ce qui est pour nous une sorte de teaser du Salar d’Uyuni. Malheureusement, nous tombons de haut lorsqu’en à peine quelques dizaines de minutes nous avons déjà traversé l’entièreté du désert de sel, qui plus est parsemé de nombreux véhicules de chantiers issus de la forte activité minière du salar. Pour des étendues de sel immaculées, on attendra la Bolivie se dit-on pour se consoler.




Nous poursuivons alors notre route afin d’oublier cette petite déception et sommes autorisés à planter notre tente dans des ruines en contrebas d’un restaurant de bord de route. Le sympathique propriétaire nous sert des humitas et tamales, spécialités de la région à base de pâte de maïs fourrées de viande ou de fromage. Au même moment, nous sommes rejoints par un couple de français voyageant au volant de Daisy, leur imposant 4×4 tout équipé leur permettant de sillonner les routes les plus exigeantes d’Amérique du Sud. On discute bien, chacun s’intéresse quant au matériel que l’autre paire emmène avec elle sur son véhicule respectif. Si de notre côté, on se la joue sobre et léger avec nos petits réchauds et le strict minimum en terme d’encombrement, on réalise rapidement que Daisy bénéficie d’attributs forts agréables: tente de toit, auvent spacieux, douche…
–Douche ? s’exclame Maxime.
–Oui, oui, une douche.
–Une douche… chaude ? s’empresse de s’enquérir Antoine.
–Oui, nous avons un boiler à gaz, une pompe et même une cabine de douche, vous voulez essayer ?
Après avoir parcouru plus de 80 kilomètres, une telle proposition ne se refuse pas et nous nous empressons de tester cette luxueuse installation. C’est donc plus propres que jamais que nous nous séparons de nos éphémères amis français, qui nous ont rendu un sacré service ! Alors qu’ils poursuivent leur route en direction du nord, nous nous délectons d’un magnifique coucher de soleil sur les Salinas Grandes, qui sont bien plus impressionnantes vues d’ici que plus tôt dans la journée. Les couleurs du ciel lors de la tombée de la nuit ne cessent de nous impressionner dans cette région: on y voit de toutes les couleurs et lorsque le spectacle se termine, l’obscurité donne place à un magnifique ciel étoilé qui ne manquera pas de faire l’objet de quelques clichés nocturnes.




Lorsque le soleil réapparait quelques heures plus tard, les Riders se préparent à affronter l’exigeante Cuesta Lipán, route sinueuse en fortement pentue les menant au village de Purmamarca. Le col trône à plus de 4150 mètres et à force de dévorer les multiples lacets, le vent se lève et la fraîcheur se fait ressentir à un tel point que Maxime se voit forcé d’enfiler ses gants. Malgré le froid, le coup d’oeil sur la route en contre-bas avec les Salinas Grandes comme arrière-plan est magnifique et permet de prendre pleine mesure de l’effort fourni pour en arriver à de telles hauteurs.

De l’autre côté du col, la descente est tout aussi jouissive: un enchaînement de lacets sans fin où les paysages ne cessent de s’embellir à force que nous parcourons les courbes à vive allure. Entre chaque virage, nous prenons le temps de lever la tête afin de se délecter du sublime panorama constitué de montagnes aux multiples couleurs parsemées de cactus géants.





Rapidement, nous en terminons avec cette descente de presque 2000 mètres de dénivelé négatif et rejoignons Purmamarca, petit village touristique connu pour être situé au pied de la montagne aux sept couleurs. Nous nous dirigeons vers la très animée place centrale afin d’y cuisiner notre repas du midi, ce qui ne manque pas d’attiser la curiosité des touristes argentins venus en masse profiter de la région. On se fait aborder de tous les côtés, on tente tant bien que mal de répondre à tous nos interlocuteurs entre deux bouchées de couscous – sauce tomate et au moment de faire la vaisselle, ce sont deux femmes âgées qui s’approchent de nous une glace à la main. Après les traditionnelles interrogations sur notre pays d’origine ainsi que notre itinéraire, une question plus surprenante émane de l’une d’elles :
–Et toi, jeune homme, aimes-tu les glaces ? lance-t-elle à Maxime.
Ce dernier répond honnêtement par l’affirmative, et il n’en fallait pas plus pour que la dame sorte 400 pesos de son porte-monnaie afin que nous puissions également conclure notre repas par une douceur. Touchés par ce geste généreux, nous réalisons petit à petit l’une des raisons pour lesquelles l’Argentine plaît aux touristes étrangers: le contact avec ses habitants est toujours facile et sympathique, et leur ouverture force à la rencontre et à la discussion offrant des agréables moments de partage. Notre séjour à Purmamarca s’achève par une ultime visite de la montagne aux sept couleurs, que l’on aura eu la chance de voir évoluer au gré de la luminosité: soleil couchant, soleil levant et même de nuit, nous n’en avons pas raté une miette pour le plus grand plaisir de nos yeux !





Pour notre prochaine étape, nous ne sommes pas en reste car c’est tout droit sur Humahuaca et la montagne aux 14 couleurs que nous nous dirigeons, en empruntant la Ruta 9 en direction du nord. Cette route longe la Quebrada de Humahuaca offrant un splendide coup d’oeil sur les roches colorées du canyon contrastant avec les verdoyantes cultures aux abords du Rio Grande de Jujuy, dont d’étonnantes parcelles viticoles parsemées d’énormes cactus.


Si la beauté des paysages de la région justifie pleinement la présence de la Quebrada de Humahuaca au Patrimoine Culturel et Naturel de l’Humanité, les petits villages que nous rencontrons sur notre route sont tout aussi intéressants. En effet, un crochet par le très vivant et animé pueblo de Tarica pour le dîner nous fait prendre conscience de la richesse de cette région en terme d’attrait touristique. C’est presque à contre-coeur que nous nous remettons en selle après l’almuerzo, tant l’ambiance de ce village nous a plu. Mais un fort vent dans le dos nous aide à couper le cordon et c’est sans même appuyer sur nos pédales que nous atteignons Humahuaca, qui nous servira de camp de base afin d’aller visiter le Mirador d’Hornocal, donnant sur la montagne aux 14 couleurs. Nous nous élançons donc le lendemain à l’assaut du point de vue, situé 1300 mètres plus haut que Humahuaca. L’étape se fait en une journée et nous en profitons alors pour laisser nos sacoches à l’hôtel nous offrant un sentiment de légèreté sur nos vélos malgré l’altitude élevée du Mirador, logé à plus de 4300 mètres. De là, la vue est superbe et récompense largement nos efforts.


De retour à Humahuaca après une descente expéditive et pas des plus agréables faute d’un revêtement de route décent, nous y passons une nuit supplémentaire et partons le lendemain matin en direction de San Salvador de Jujuy, à une bonne centaine de kilomètres plus au sud. Là-bas, nous sommes attendus par Luis, un hôte Couchsurfing de renom bien connu dans le petit monde des voyageurs pour sa sympathie et sa confortable maison où il y fait bon-vivre. Motivés à l’idée de rencontrer notre hôte, nous avalons les kilomètres à vive allure, bien aidés par le profil descendant de l’étape. Celle-ci marque d’ailleurs une nette transition entre l’environnement aride et quasi-inerte qui nous entoure depuis maintenant plusieurs semaines, et une ambiance débordant de vie, tant au niveau de la faune que de la flore. En effet, en quelques kilomètres nous retrouvons une grande diversité d’arbres et de plantes, les insectes se font voir et entendre de tous les côtés, l’air devient subitement plus humide… nous avons l’impression d’avoir changé de pays ! Ce genre de transitions se ressentent d’autant plus à vélo, où tous nos sens sont constamment à l’écoute de l’environnement qui nous entoure, et c’est là l’un des atouts du voyage à vélo.
Nous arrivons finalement chez Luis et y sommes accueillis à bras ouverts, nous nous sentons rapidement comme à la maison. Sa sympathie est encore bien au-dessus de nos attentes, nous partageons une excellente soirée et c’est après de difficiles adieux que nous nous séparons de lui le lendemain matin. Débordant de générosité, il nous offre de délicieux empanadas que nous emmenons dans une sacoche afin d’en faire notre almuerzo lors de notre étape du jour, en direction de Salta. Nous prenons un réel plaisir à parcourir la magnifique route qui nous est proposée: l’étroit chemin traverse une luxuriante forêt tout en slalomant d’une colline à l’autre. Les grands arbres sont recouverts de mousse et de plantes grimpantes, d’innombrables papillons et autres insectes virevoltent d’un côté à l’autre de la route, on se croirait dans la jungle !



Nous terminons notre étape dans un camping non loin de Salta où nous rencontrons un groupe de sympathiques Argentins venus y passer leur après-midi, et donc inévitablement y faire un Asado. Comme souvent en Amérique du Sud, il reste encore de quoi nourrir tout un bataillon (ou deux cyclistes affamés) lorsque leur repas touche à sa fin. Nous entamons les présentations autour d’une de plusieurs bières fraîches tout droit sorties de leur glacière puis nous nous faisons généreusement offrir les délicieux restes de leur festin. Encore une fois, nous sommes épatés par la sympathie des Argentins et c’est en se félicitant de notre sens du timing que nous regagnons notre tente le ventre bien plein. Malgré une nuit peu reposante – nous avons eu droit aux beuglements incessants des veaux du champ d’à côté, qui venaient de se faire séparer de leur mère – nous poursuivons notre route afin de rejoindre la ville de Salta. Nous parcourons nos dernier kilomètres en milieu sauvage – en témoigne la présence d’une grosse mygale sur la chaussée – avant de rejoindre la grande ville de Salta. Là-bas, nous sommes accueillis chez la maman de Luis, celui de San Pedro cette fois-ci. Afin de rejoindre son domicile, nous devons traverser l’intégralité de l’agglomération et c’est donc en suivant aveuglement les indications de Google Maps que nous nous enfonçons dans les ruelles animées de la ville, jusqu’au moment où nous sommes interpelés par les multiples gestes des locaux en scooter ou voiture que nous croisons.
–N’allez pas là, ce quartier est dangereux, faites plutôt le tour ! nous dit-on alors.
Face à ces multiples avertissements et pour la première fois du voyage, nous adaptons notre route afin de ne pas risquer de se faire détrousser. Cette mésaventure, bien que sans conséquences, nous aura été riche en enseignements: Dans les grandes villes, les itinéraires Maps ne prennent pas en compte la réputation des quartiers et il est donc primordial de lever la tête de son guidon afin d’analyser ce qui nous entoure, et d’être à l’écoute des locaux. Puis, encore une fois, le comportement bienveillant des Argentins nous aura touché (et peut être épargné de bien plus gros soucis) !
Remis de nos émotions, nous pouvons alors profiter de la générosité de la maman de Luis qui nous prépare un délicieux almuerzo. Ensuite, notre séjour à Salta sera rythmé par des découvertes culinaires (avec modération, bien-entendu) et culturelles : nous goutons notre premier alfajor, biscuit typique d’Argentine puis nous enchaînons sur notre première parillada, plateau de viande grillée en tout genre. Nous visitons également le très animé et coloré marché central avant de conclure notre séjour en beauté par une soirée dans une Peña, accompagnés par Daniel, qui nous aura hébergé pour notre seconde nuit dans la ville. Les Peñas sont des lieux festifs folkloriques où l’on y trouve des mets et boissons locaux (et peu chers) qui se dégustent au son des mélodies traditionnelles proposées par des musiciens du coin venus s’y représenter.



Nous reprenons la route le lendemain en direction du sud pour une grosse étape, avec plus de 120 kilomètres à parcourir. Serions-nous en train de culpabiliser de nos légers excès gastronomiques de Salta ? Que nenni, nous sommes plutôt attirés par une bonne petite adresse pour se restaurer et passer la nuit, suivant les recommandations d’Argentins rencontrés sur notre route ! Les kilomètres défilent rapidement, nous prenons un réel plaisir à rouler. En effet, la route asphaltée est très agréable et peu fréquentée, la météo est clémente et il n’y a pas de vent pour nous freiner : avec de telles conditions, la pratique du vélo est un pur bonheur ! Nous rejoignons notre objectif en début de soirée et nous félicitons d’avoir suivi les conseils nous menant à ce parador. Le tenancier est fort sympathique, ses empanadas sont délicieux et nous nous offrons même une bouteille de son vin artisanal qui selon ses dires est foulé au pied, comme on n’en fait presque plus. Nous terminons le repas par une dégustation de sa spécialité : un torrontes (cépage blanc originaire d’Argentine) de vendanges tardives, un régal ! Ce qui est sûr, c’est que cette nuit-là nous n’avons eu aucune peine à trouver le sommeil, probablement en raison de tous ces kilomètres verres de vin avalés !
Si la culture viticole argentine a été mise à l’honneur la veille, nous continuons sur cette bonne lancée pour notre étape du jour en mettant le cap sur Cafayate, ville touristique connue pour ses vins d’altitude. La route nous menant à cette commune viticole traverse la Quebrada de Cafayate, nous offrant une multitude de points de vue sur des formations rocheuses aux multiples formes et couleurs.





Nous nous y arrêtons afin de les photographier sous leurs meilleurs angles et c’est ainsi que nous sympathisons avec Gauthier et Dorys, un jeune couple de français effectuant la même route avec leur véhicule de location. Nous prenons rendez-vous avec eux afin de partager un repas ensemble lors de notre arrivée à Cafayate, qui s’avère être la ville idéale pour tout amateur de gastronomie : on y mange et boit bien, alors nous décidons d’y passer quelques jours relaxants. Dégustations de glaces et de vins, même de glace au vin (oui, tout est possible !), parilladas… l’Argentine comme on l’aime !

Nous prenons en effet beaucoup de plaisir depuis notre arrivée en Argentine : l’ambiance y est très bonne, nos journées sont rythmées au gré des multiples rencontres avec locaux et touristes, les routes et le climat sont plaisants et nous pouvons parcourir de grandes distances sans trop de problèmes, le tout en bénéficiant de logements et nourriture peu chers et de qualité. En revanche, au fond de nous-mêmes, nous sommes toujours animés par une soif d’aventure, de défis et de découverte de lieux sauvages hors des sentiers battus. Ce profond désir ne peut malheureusement pas être comblé par notre « luxueux » train de vie que nous menons depuis notre arrivée en Argentine. Ça tombe bien, Cafayate se situe à un carrefour de deux routes où chacune d’entre elles proposent des caractéristiques bien distinctes : la première option consiste à poursuivre notre route en direction du sud avec Mendoza ou Buenos Aires comme objectif, le tout en gardant notre petit confort auquel nous sommes désormais bien habitués. La deuxième option est d’un tout autre acabit : remontée en direction du nord par la fameuse Ruta 40 avec la Bolivie comme ligne de mire, retour du ripio, de l’altitude, de l’isolement, mais aussi découverte de paysages altiplaniques immaculés qui se savourent d’autant plus après avoir fourni d’importants efforts sur notre destrier. Nous avons beaucoup de peine à prendre une décision définitive, il faut avouer que les deux options sont alléchantes ! Finalement, une fois n’est pas coutume, notre faim d’aventure prendra l’avantage sur notre faim de gourmandises, et nous nous apprêtons à faire le deuil de notre Dolce Vita afin de partir à l’assaut de la dure Ruta 40 ! Allons-nous regretter cette ambitieuse décision ? Suite au prochain épisode…
Merci pour ce joli récit !!
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Quelle que soit votre décision, continuez à me parler de gastronomie, je bois et mage vos paroles!!!!
Becs
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Merci pour vos nouvelles. Les photos de ciels étoilés sont superbes, autant celle de la petite ruine que la montagne aux 7 couleurs. Bonne route et amitiés.
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Quel beau voyage j’ai fait en vous lisant chers Antoine et Maxime. Un vrai régal. Merci ! Les photos sont belles et certaines juste magnifiques avec des dégradés de couleurs incroyables. Les chaleureux contacts que vous établissez avec les autochtones font chaud au coeur. Alors que l’aventure se poursuive. Je me réjouis de pouvoir y prendre part en différé. Bonne Routa 40.
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Salut les amis, quel plaisir de vous lire ! Je revois tout mon voyage et c est génial ! Merci, merci !
En plus, c est savoureusement bien écrit!
Je suis très heureux pour vous !
Arriver, à Cafayate par la route que vous avez choisi, une pure merveille et les vins du cru, un délice.
Suis heureux que vous ayez testé le Torontes, ça aussi, c est une belle découverte.
Votre remontée, par la 40…. c est du courage!
Bref, suis fier de vous!!!!!
Catherine et moi, sommes en Écosse avec notre petit bus.
Alors que l Europe crève de chaud, on envisage 10 jours de flotte…
Rien de grave, mais ça fait un peu tartir.
L anticyclone des Açores doit être bien costaud et dévie au Nord toutes les dépressions.
Nous croisons pas mal de cyclistes et ils ne nous font pas trop envie !!
Allez les jeunes, plein d amitiés et au plaisir de vous lire à nouveau.
Olivier
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Bonne route et merci pour les photos
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